Métissages culturel et artistique
La compagnie Communic'artE est née en 2004 de la réunion de plusieurs étudiants-artistes d'origines diverses et de formations différentes afin de porter ensemble un même désir de théâtre collectif où le métissage culturel et artistique est au cœur du processus de création.
Théâtre collectif d'abord car chaque spectacle de la compagnie se construit toujours à partir d'improvisations des acteurs autour d'un questionnement ou d'un terrain d'exploration dessiné en amont, mais susceptible d'évoluer ou de se préciser pendant le temps de la recherche.
Communic'artE a fait le choix de travailler sur une interdisciplinarité qui trouve son sens dans la dramaturgie du spectacle. La danse, les pratiques corporelles comme le yoga, la musique, les marionnettes et la vidéo sont autant de pratiques artistiques qui viennent enrichir l'horizon théâtral et l'ouvrir à d'autres modes d'expression pour tenter de trouver un langage commun qui ne soit pas seulement verbal ou intellectuel, mais travaillé par des jeux de frottements et de frictions.
En miroir de l'interdisciplinarité artistique, le métissage culturel de la compagnie est une autre manière de travailler sur la porosité des frontières mais, paradoxalement, en les faisant exister.
Au carrefour des pratiques artistiques et sociales
L’idée d’un cycle de création autour de la mémoire et de l'identité est née d’une première année d’expérience au sein du Centre de quartier Guy Toffoletti de Bagnolet, où la Compagnie intervenait autour du conte aux côtés de femmes immigrées et d’enfants.
Le désir d'inventer une forme de dialogue et une vraie rencontre avec les personnes participant aux ateliers, et plus généralement avec les habitants du quartier dans lequel nous intervenons, nous a conduit à repenser notre démarche artistique dans le sens d'une rencontre entre le processus de création de nos spectacles et nos actions sur le terrain socioculturel.
Nous expérimentons donc plusieurs formes d'échange : la coprésence sur scène d'acteurs professionnels et amateurs, d’enfants et d’adultes et l'utilisation en répétition de matériaux sonores et iconographiques issus des ateliers.
Prendre la mémoire comme point d'interrogation et objet de réflexion et de création, c'est se questionner sur la manière dont on l'appréhende et sur sa transmission. Cela nous a conduit à mettre en place, parallèlement aux ateliers, un travail d'investigation sociologique, sur le mode de l'enquête de terrain, afin d'aller à la rencontre d'une mémoire vive, en récoltant témoignages et histoires auprès de certains habitants du quartier de Bagnolet où la compagnie s'est implantée.
Complémentaire du processus de recherche et de création, ce travail sur le terrain, c'est-à-dire ancré dans un espace particulier, est le moyen qu'a trouvé la compagnie de construire dans la durée un lien fort, fondé sur l'échange et le dialogue, avec ses habitants. Donner à voir les strates souterraines d'un lieu et d'une mémoire vive.